[En bref] Arguments Fallacieux

Lisez l’article complet ici : Quelques arguments fallacieux

Un argument fallacieux (ou raisonnement fallacieux) est un raisonnement invalide1 2 3 qui peut pourtant avoir une apparence de validité logique.

Voici une liste de quelques arguments fallacieux souvent rencontrés, classés en 5 catégories distinctes :

  • Manipulations de l’esprit
  • Manipulations des émotions
  • Manipulations du contenu
  • Déductions erronées
  • Attaques

Manipulations de l’esprit

  • Argument d’autorité : faire appel à une autorité plutôt qu’à la raison, accorder de la valeur à un propos en fonction de son origine plutôt que de son contenu.

  • Appel à la pratique courante : prétendre quelque chose comme vrai, efficace ou raisonnable parce que c’est couramment pratiqué.

  • Appel à l’ignorance : prétendre que quelque chose est vrai ou faux parce que le contraire n’a pas été démontré.

  • Appel à l’incrédulité : prétendre que quelque chose est vrai ou faux parce que le contraire serait “incroyable”.

  • Appel à la popularité : prétendre que quelque chose est vrai parce que beaucoup ou la majorité des gens le croit.

  • Appel à la nouveauté : prétendre qu’une chose est vrai ou mieux parce que plus récente.

  • Appel à la tradition : prétendre qu’une chose est vrai ou mieux parce que plus ancienne.

  • Appel à la nature : prétendre qu’une chose est bonne car naturelle ou mauvaise car non naturelle.

  • Appel à l’exotisme : prétendre qu’une chose est vraie ou bonne car issue d’une culture jugée “exotique”.

Manipulations des émotions

  • Appel à la peur : supporter une proposition en renforçant la peur envers une alternative.

  • Appel à la flatterie : utiliser un compliment pour tenter de gagner un appui à ses propos.

  • Appel à la pitié : utiliser la pitié pour influencer.

  • Appel au ridicule : présenter les arguments de son adversaire de manière à les rendre absurdes.

Manipulations du contenu

  • Sauvetage ad hoc : modifier les prémisses d’un raisonnement pour échapper à la réfutation.

  • Postulat irréfutable : soutenir une hypothèse alors qu’elle ne peut pas, par sa nature, être réfutée.

  • Cherry-picking : mettre en avant les informations confirmant ses hypothèses et passer sous silence celles qui les contredisent.

  • Faux dilemme : présenter deux options comme si elles étaient les deux seules possibles.

  • Mensonge : ne pas dire ou nier ce qu’on sait être vrai.

  • Pente glissante : affirmer qu’une première étape relativement petite conduit à une chaine d’évènements aboutissant à un effet significatif (généralement négatif).

  • Pétition de principe : supposer dans les prémisses la proposition qu’on doit prouver.

Déductions erronées

  • Preuves anecdotiques : considérer une anecdote comme plus probante que des preuves d’un niveau supérieur.

  • Généralisation abusive : dégager une conclusion générale à partir de preuves insuffisantes.

  • Division fautive : attribuer une propriété d’un ensemble à une partie.

  • Sophisme du joueur : prétendre qu’une série d’évènements indépendants passés affectera des évènements futurs.

  • Sophisme du juste milieu : prétendre que la vérité est un compromis entre deux positions opposées.

  • Sophisme de la solution parfaite : rejeter une mesure ou une explication au motif qu’elle n’est pas parfaite.

  • Sophisme de la vérité relative : prétende que la vérité est relative à une personne ou à un groupe.

  • Équivocation : user d’équivoques (expressions qui peuvent être interprétées de différentes façons).

  • Affirmation du conséquent : considérer une condition suffisante comme nécessaire.

  • Négation de l’antécédent : considérer que la réciproque d’une implication est toujours vraie.

  • Confusion corrélation/causalité : prétendre que si deux évènements sont corrélés alors il y a un lien de cause à effet entre les deux.

  • Post hoc ergo propter hoc : prétendre que si un évènement suit un autre alors le premier doit être la cause du second.

  • Fausse analogie : inférence injustifiée entre deux éléments ayant des propriétés à priori communes mais qui ne sont pas comparables dans leur importance, dans leur signification ou leur portée.

Attaque

  • Argument ad hominem : rejeter les propos d’un adversaire en lui opposant ses propres paroles ou ses propres actes.

  • Argument ad personam : porter une attaque personnelle sans rapport avec le fond du débat.

  • Renverser la charge de la preuve : avancer un argument sans preuve et prétendre que c’est à l’adversaire de prouver le contraire.

  • Déshonneur par association : disqualifier des propos en les associant à un personnage détesté.

  • Honneur par association : donner du crédit à des propos en les associant à un personnage aimé.

  • Attaque personnelle de circonstance : déconsidérer une preuve à cause des intérêts de l’entité qui l’apporte.

  • Sophisme génétique : réfuter ou approuver une hypothèse non pas en analysant son contenu mais en se fondant sur sa genèse.

  • Argument de l’homme de paille : réfuter la position de son adversaire présentée volontairement de façon erronée (généralement une caricature grossièrement simplifiée).


  1. Van Eemeren, F., Garssen, B., & Meuffels, B. (2009). Fallacies and Judgments of Reasonableness, Empirical Research Concerning the Pragma-Dialectical Discussion Rules (Vol. 16). Springer Netherlands. https://doi.org/10.1007/978-90-481-2614-9 

  2. Gensler, H. J., & Woronoff, J. (2010). The A to Z of logic. Scarecrow Press. 

  3. Woods, J. (2004). The Death of Argument (Vol. 32). Springer Netherlands. https://doi.org/10.1007/978-1-4020-2712-3