Table des matières :

Introduction

Que dit la Bible ? et Quelle est la volonté de Dieu ? sont deux questions cruciales pour chaque chrétien. Et je crois que nous cherchons tous à y répondre. Pourtant il me semble que leurs questions corolaires, à savoir Comment savoir ce que dit la Bible ? et Comment connaître la volonté de Dieu ? restent parfois sans réponse satisfaisante.

Or, si on affirme le quoi de la doctrine sans êtres certains de la validité du comment de son origine, qu’est-ce qui nous empêche de nous égarer ?

Les questions de la vérité biblique et de la volonté de Dieu sont intimement liées. Et je crois que nous ne pouvons, en toute honnêteté, professer aucune saine doctrine, défendre aucune éthique biblique ou nous conformer à aucun juste précepte moral sans y avoir bien répondu au préalable.

Dans la secte Kwasizabantu, ainsi que chez ceux qui en sont sorti sans se libérer des fils de sa toile, les interprétations erronées et manipulatrices de la Bible sont habituelles et fortement ancrées dans la manière de penser.

Il me parait donc pertinent de faire une petite étude sur le sujet, étayée par des passages bibliques et des commentaires de divers pasteurs et théologiens. Je n’ai pas pour objectif d’être exhaustif, je vous conseille donc quelques ressources pour en savoir plus en fin d’article.

Comment savoir ce que dit la Bible

Pourquoi interpréter la Bible ?

On peut se demander faut-il interpréter la Bible ? Et si oui, pourquoi ?

Commençons par quelques définitions.

Le Dictionnaire de l’Académie Française1 donne cette définition :

Interpréter

  • Expliquer ce qu’il y a d’obscur ou d’ambigu dans un texte, en éclairer le sens.
  • Dégager, expliquer la signification de.

C’est ce sens premier que je retiens dans cet article, excluant les sens secondaires qui sont “extrapoler, passer à une conclusion à partir de données incomplètes” ou encore “donner un sens personnel, parmi d’autres possibles, à un acte, à un fait, dont l’explication n’apparaît pas de manière évidente”. Car ce n’est pas de cela dont il est question ici.

En réalité nous sommes tous des interprètes, que nous le voulions ou non. Et l’interprétation est même au cœur du Nouveau Testament, au cœur de l’enseignement de Jésus et des apôtres, au cœur de la foi chrétienne.

Et, commençant par Moïse et par tous les Prophètes, il leur fit l’interprétation de ce qui, dans toutes les Écritures, le concernait.

— Luc 24:27 (NBS)

Dans les Actes on lit l’histoire de Philippe et de l’eunuque éthiopien :

Philippe accourut et entendit l’Éthiopien qui lisait le Prophète Esaïe. Il lui dit : Comprends-tu ce que tu lis ? Il répondit : Comment le pourrais-je, si personne ne me guide ? Et il invita Philippe à monter s’asseoir avec lui. […] Alors Philippe prit la parole et, commençant par cette Écriture, il lui annonça la bonne nouvelle de Jésus.

— Actes 8:30-31,35 (NBS)

Quoi qu’en soit la raison, l’eunuque éthiopien ne comprenait pas le texte biblique. Philippe va alors lui expliquer le passage d’Esaïe 53 en l’interprétant à la lumière de la bonne nouvelle de Jésus.

Ailleurs, on lit :

C’est moi qui suis la vigne ; vous, vous êtes les sarments.

— Jean 15:5 (NBS)

Doit-on comprendre que Jésus est littéralement une vigne et que nous sommes littéralement des sarments ? Bien sûr que non.

Même les personnes les plus réticentes à l’interprétation du texte biblique ne prennent pas cette phrase littéralement mais comme une image… Ils interprètent.

Ces exemples parmi d’autres montrent que la Bible a besoin d’être comprise, expliquée, autrement dit interprétée.

Cependant beaucoup d’entre nous, je crois, avons souvent lu la Bible avec un sentiment d’immédiateté. Nous pensons peut-être que nous lisons simplement la Bible (sans l’interpréter) et qu’ainsi nous entendons Dieu. Nous identifions notre compréhension personnelle avec la Parole de Dieu, comme si une révélation particulière nous était infusée.

Le danger, c’est qu’alors cela signifierait que toute personne en désaccord avec nous ne serait en fait pas fidèle à la vérité ; puisque notre point de vue nous aurait été révélé directement par Dieu.

Cette approche, outre le fait qu’elle n’est enseignée nulle part dans les Écritures comme étant normative, rend non seulement la discussion avec les autres très difficile, mais réduit également la possibilité que notre interprétation soit à un moment donné imparfaite, et puisse changer, croître ou se développer.

D’ailleurs, Jean Calvin écrivait à propos de cette méthode d’interprétation dite “allégorique” ou “spirituelle”2 :

C’est l’erreur la plus pernicieuse selon laquelle l’étude de l’Écriture serait non seulement inutile, mais même nuisible, à moins qu’elle ne soit transformée en allégories élaborées. Cette erreur a permis de corrompre le vrai sens de l’Écriture. Ainsi, beaucoup parmi les anciens ont joué avec la Parole sacrée de Dieu, comme avec une balle que l’on envoie d’ici et de là. C’est ainsi que nombreux sont ceux qui sombrent dans l’hérésie, puisqu’il n’y a plus ainsi de folie si absurde ou si grande qui ne puisse être pratiquée.

Il nous faut alors étudier la Parole pour retirer le sens d’un texte. Mais plusieurs difficultés fondamentales se présentent3 :

  1. Certains passages ne peuvent se comprendre que dans leur contexte. Par exemple la phrase “j’en ai assez de ce cadre !” pourrait indiquer que je ne supporte plus un tableau accroché au mur, que je suis agacé par un cadre de vélo trop lourd, que je trouve mon supérieur hiérarchique trop tyrannique, que je me sens étouffé par des règles imposées, etc.

  2. Les textes originaux n’ont pas été écrits dans une langue que nous parlons couramment (pour la plupart d’entre nous).

  3. Les textes originaux ont été écrits dans des registres de langues, styles et genres littéraires très différents.

  4. Les auteurs originaux appartenaient à des cultures antiques très différentes des nôtres et ont intégré leurs contextes culturels dans les textes.

Il faut aussi avoir conscience que la Bible a été écrite pour nous mais pas à nous, c’est-à-dire que nous ne sommes pas les destinataires directs des livres écrits par les auteurs originaux.4 5 6

Ainsi se pose donc la question comment faut-il interpréter la Bible ? Comment bien interpréter le texte biblique pour ne pas lui faire dire ce qu’il ne dit pas ?

Comment interpréter la Bible ?

David Helm distingue trois principaux types de prédications erronées5, c’est-à-dire qui ne transmettent pas le sens du texte. Elles ne sont pas mutuellement exclusives et peuvent nous éclairer sur les mauvaises manières de lire la Bible :

  • La prédication impressionniste qui consiste à lire la Bible sans creuser, à sélectionner des textes qui produisent une forte impression puis à en dégager l’idée principale qui nous vient à l’esprit pour en tirer des applications qui nous semblent pertinentes. Le problème est qu’elle ne se laisse pas limiter par la réalité du texte et ignore le contexte historique, culturel, littéraire… ainsi que souvent les implications théologiques qui en découlent. C’est presque de la prédication improvisée.

  • La prédication enivrée qui consiste à utiliser la Bible comme un homme ivre se sert d’un lampadaire, plus pour s’appuyer que pour s’éclairer. C’est instrumentaliser la Bible pour transmettre un message, c’est transmettre nos propres visions, projets, et idées en utilisant la Bible.

  • La prédication “inspirée” (Lectio Divina) qui consiste à lire le texte en prêtant attention à ses émotions et ressentis intérieurs, essayant “d’écouter” ce que Dieu veut nous dire par ce texte, que l’on voit non comme un objet pouvant être étudié mais comme une “matière vivante” devant être “ressentie spirituellement”. (cf. plus loin, La lettre tue, mais l’Esprit vivifie)

Pour éviter cela, nous devons faire une exégèse du texte avec des méthodes d’herméneutique.

J’utilise les termes herméneutique et exégèse tels que définis par le pasteur et théologien Milton Spenser Terry7 :

L’herméneutique vise à établir les principes, méthodes et règles qui sont nécessaires pour exposer le sens de ce qui est écrit.

L’exégèse est l’application de ces principes, la formulation en affirmations formelles, dans des termes différents, du sens des mots de l’auteur.

L’herméneutique est donc la méthode théorique pour faire une bonne exégèse.

Principes herméneutiques fondamentaux

Retrouvez cette section ici : [En bref] Principes herméneutiques fondamentaux

Voici un petit résumé des principes herméneutiques fondamentaux.5 8 4 6

1. Structure

  • Y a-t-il des mots, expressions ou idées répétées ?
  • Peut-on discerner plusieurs parties ? Comment s’articulent-elles ? Y a-t-il des connecteurs logiques ?
  • Qui sont les personnes mentionnées ? A qui s’adressent-elles ?

Il faut aussi garder à l’esprit que le découpage en chapitres et versets n’existe pas dans les textes originaux et est uniquement utile pour des questions d’organisation et de références. Il n’y a pas nécessairement de discontinuité narrative ou logique entre deux versets ou deux chapitres.

2. Contexte

  • Historique : Qui a écrit le livre, à qui, à quelle occasion ? Quelle était la situation des auteurs et destinataires ? Quel était l’objectif de l’auteur pour ses destinataires ?
  • Littéraire : De quoi parlent les passages précédents et suivants ? Comment le texte étudié s’inscrit-il dans le chapitre (ou ensemble de chapitres) dont il est issu ?
  • Thématique : Quel est de thème du texte ? Du livre dont est tiré le texte ?

3. Réflexion théologique

  • Comment le texte se rapporte-t-il au message de l’Évangile ?
  • Comment s’inscrit-il dans la révélation de la Bible dans son ensemble ?
  • Quel éclairage le reste de la Bible peut-il apporter ?

4. Compréhension

Après avoir appliqué les trois premières étapes, on peut extraire les enseignements du texte, les reformuler et en tirer des applications.

5. Cohérence

Enfin, il faut toujours s’assurer de la validité de notre interprétation. Se poser les questions suivantes est une bonne aide :

  • Est-ce que je m’appuie sur le texte pour lui faire dire ce que je veux ou est-ce que je fais ressortir de l’Écriture uniquement ce qu’elle dit ?
  • Mon interprétation contredit-elle d’autres textes bibliques ?
  • Mon interprétation est-elle en lien direct avec l’objectif de l’auteur pour ses destinataires originaux ?

Choisir une traduction de la Bible

Retrouvez cette section ici : [En bref] Comparaison des traductions françaises de la Bible

Je récapitule dans le tableau ci-après les différences entre les principales traductions françaises de la Bible, excluant celles d’avant 1700, en prenant en compte plusieurs critères :

  • La confession, c’est-à-dire quelle influence confessionnelle est reflétée par la traduction. Cette influence est généralement très légère, notamment dans les traductions récentes.9
  • Le type de la traduction, plutôt littérale (proche du texte original) ou dynamique (adaptée au français).
  • Le niveau de langue (sans prendre en compte la présence d’archaïsmes, naturellement plus présents dans les traductions plus anciennes).
  • Les sources de l’Ancien Testament, c’est-à-dire les manuscrits sur lesquels est basée la traduction de l’Ancien Testament :
    • Le Texte Massorétique, qui est le texte biblique hébreu produit par les érudits juifs de l’Antiquité et du haut Moyen Âge appelés massorètes à partir de recopies au fil des générations. Le manuscrit le plus ancien date de 1010.
    • Le Pentateuque Samaritain, qui est la version du Pentateuque en usage chez les Samaritains. Les différences avec Texte Massorétique ne changent généralement pas le fond, sauf en ce qui concerne le rôle de Jérusalem et la présence d’un onzième commandement.
    • La Septante, qui est la traduction grecque de l’Ancien Testament datant d’environ 270 avant notre ère, qui est celle citée dans les écrits originaux en grec du Nouveau Testament. Seuls des manuscrits des 4ème et 5ème siècles nous sont parvenus (Codex Vaticanus, Codex Sinaiticus et Codex Alexandrinus) et ils diffèrent entre eux par quelques erreurs de copistes.
    • Les Manuscrits de Qumrân, qui sont des manuscrits datant de -300 et correspondant à une partie de l’Ancien Testament. Antérieurs aux autres manuscrits mais incomplets, ils peuvent diverger des autres textes sur certains points.
    • La Vulgate, qui est, pour l’Ancien Testament, une traduction en latin des textes issus du Texte Massorétique et de la Septante.
  • Les sources du Nouveau Testament, c’est-à-dire les manuscrits sur lesquels est basée la traduction du Nouveau Testament :
    • Le Texte Reçu, qui est le nom donné aux multiples révisions du Nouveau Testament grec d’Érasme (début du 16ème siècle), édité à partir d’une poignée de manuscrits tardifs auxquels Érasme avait accès (le plus ancien datant du 10ème siècle), en grec ou en latin. Il comporte des erreurs de traductions (notamment du latin), des milliers de différences avec les textes plus anciens et des notes scribales incorporées au texte.
    • Le Texte Majoritaire, qui est le texte tel qu’il est conservé dans la majorité des manuscrits grecs connus. Concrètement, les traducteurs vont comparer les manuscrits connus du Nouveau Testament pour chaque verset : lorsqu’ils constatent une divergence, ils vont choisir de suivre le texte retrouvé dans la majorité des manuscrits. Cependant ces manuscrits, principalement byzantins (du 5ème au 10ème siècles), sont considérés par l’immense majorité des spécialistes10 comme moins fidèle au texte original que ceux du Texte Minoritaire.
    • Le Texte Minoritaire, qui est issu de manuscrits plus anciens (2ème siècle) et considérés par l’immense majorité des spécialistes10 comme plus fidèles au texte original car plus anciens et moins altérés par les copistes. Cependant les différences théologiques entre textes majoritaire et minoritaires sont mineures.10
    • La Vulgate, qui est, pour le Nouveau Testament, une traduction en latin des textes issus du Texte Reçu.
  • La présence de livres apocryphes, c’est-à-dire des livres ne faisant pas partie du canon protestant et n’état pas reconnu par les protestants comme d’inspiration divine.

Tableau de comparaison :

Vous pouvez faire défiler le tableau horizontalement.

Traduction Date Confession Type Registre de langue Sources (AT) Sources (NT) Livres apocryphes
Segond 1880 1880 Protestante Semi-littérale Standard Massorétique Texte Majoritaire et Minoritaire Non
Segond 1880 Révisée TBS (Ésaïe 55) 1982 Protestante Semi-littérale Standard Massorétique Texte Majoritaire Non
Segond 1910 (LSG) 1910 Protestante Semi-littérale Élevé Massorétique Texte Majoritaire et Minoritaire Non
Segond 1975 (Scofield) 1975 Protestante Littérale Standard Massorétique Texte Minoritaire Non
Segond 1978 (Colombe) 1978 Protestante Semi-littérale Standard Massorétique et Qumrân Texte Majoritaire Non
Segond 1979 (Nouvelle Édition de Genève) 1979 Protestante Semi-littérale Standard Massorétique Texte Minoritaire Non
Nouvelle Bible Segond (NBS) 2002 Protestante Littérale Élevé Massorétique et Qumrân Texte Minoritaire Non
Segond 21 2007 Protestante Semi-littérale Standard Massorétique et Qumrân Texte Majoritaire et Minoritaire Non
Darby 1859 Évangélique Très littérale Très élevé Massorétique Texte Majoritaire Non
Semeur 1992 Évangélique Dynamique Courant Massorétique Texte Minoritaire Non
Parole Vivante (Alfred Kuen) 1970 Évangélique Dynamique Familier Traductions modernes Traductions modernes Non
Martin 1707 Protestante Littérale Standard Massorétique Texte Reçu Non
Ostervald 1744 Protestante Semi-littérale Standard Massorétique Texte Reçu Non
Bible Annotée Neuchâtel 1889 Protestante Semi-littérale Standard Massorétique et Septante Texte Reçu et Texte Majoritaire Non
Bible de Lausanne 1872 Protestante Littérale Standard Massorétique Texte Reçu Non
Synodale 1910 Protestante Littérale Standard Massorétique Texte Reçu Non
Bible du Centenaire 1947 Protestante Littérale Standard Massorétique et Pentateuque Samaritain Texte Minoritaire Non
Parole de Vie 2000 Œcuménique Dynamique Courant Massorétique Texte Minoritaire Oui
TOB 1988 Œcuménique Semi-littérale Standard Massorétique Texte Minoritaire Oui
Bible en français courant 1982 Œcuménique Dynamique Courant Massorétique et Septante Texte Minoritaire Oui
Sacy 1867 Catholique Semi-littérale Soutenu Vulgate Vulgate Oui
Crampon 1904 Catholique Littérale Soutenu Massorétique Texte Reçu Oui
Vulgate Glaire 1947 Catholique Littérale Standard Vulgate Vulgate Oui
Amiot & Tamissier 1950 Catholique Littérale Courant Massorétique Texte Reçu et Texte Majoritaire Oui
Maredsous 1950 Catholique Semi-littérale Courant Massorétique Texte Minoritaire Oui
Cardinal Lienart 1951 Catholique Littérale Standard Massorétique Texte Minoritaire Oui
Pirot & Clamer 1956 Catholique Littérale Standard Massorétique Texte Minoritaire Oui
Osty 1973 Catholique Littérale Soutenu Massorétique Texte Minoritaire Oui
Pierre de Beaumont 1981 Catholique Dynamique Familier Massorétique Texte Minoritaire Oui
Bible de Jérusalem 2000 Catholique Littérale Standard Massorétique Texte Minoritaire Oui
Liturgique 2013 Catholique Dynamique Courant Massorétique Texte Minoritaire Oui
Jager 1846 Catholique Littérale Standard Vulgate Texte Reçu Oui
Bible Juive David Stern 2017 Évangélique Dynamique Standard Massorétique Texte Minoritaire Non
Chouraqui 1977 Juive Très littérale Soutenu Massorétique Texte Minoritaire Oui
Pléiade 1971 Laïque Littérale Standard Massorétique Texte Minoritaire Oui
Bayard 2001 Laïque Semi-littérale Standard Massorétique Texte Minoritaire Oui

Il existe également 4 traductions apostates (volontairement tordues et niant explicitement la trinité et la divinité de Christ) :

  • La Traduction du Monde Nouveau (Témoins de Jéhovah)
  • La Bible de l’Épée (la version révisée par Jean LeDuc, pas l’original de Jean Calvin)
  • La Bible de Machaira
  • La Bible de Jésus-Christ

Pour ma part, pour des raisons de fiabilité et de proximité au texte original, j’exclus :

  • Les traductions de l’Ancien Testament non basées sur le Texte Massorétique.
  • Les traductions du Nouveau Testament basées sur le Texte Reçu ou la Vulgate.

Pour les mêmes raisons, je privilégie :

  • Les traductions de l’Ancien Testament basées sur le Texte Massorétique avec l’éclairage des Manuscrits de Qumrân.
  • Les traductions du Nouveau Testament basées sur le Texte Minoritaire.

Enfin, du fait de ma foi et motivations, je privilégie :

  • Les traductions de confession protestante ou évangélique.
  • Les traductions sans trop d’archaïsmes.

De plus, j’essaie de privilégier les traductions qui explicitent les idiomes des locuteurs originaux. Par exemple, on lit dans 1 Samuel 24:4 : “Saül y entra pour se couvrir les pieds”, une traduction littérale du texte hébreu qu’on trouve par exemple dans la Segond 1910 ou la Darby. Mais les traductions Nouvelle Bible Segond ou Segond 21 rendent “Saül y entra pour satisfaire un besoin naturel”, qui correspond sans ambigüité au sens de cette expression à l’époque.

De même, j’essaie de privilégier les traductions qui n’usent pas d’euphémismes indument. Par exemple, dans Genèse 31:35 on lit dans le texte original “j’ai la route des femmes”, traduit dans la Segond 21 par je suis indisposée mais ce que la Nouvelle Bible Segond explicite par “j’ai mes règles”.

En général je préfère les traductions de type littérale, plus adaptées pour une étude ou une lecture approfondie.

J’ai donc choisi la Nouvelle Bible Segond (NBS) comme ma Bible d’étude principale, car elle est littérale, basée sur le Texte Massorétique et les Manuscrits de Qumrân pour l’Ancien Testament, basée sur le Texte Minoritaire pour le Nouveau Testament, explicite les idiomes et évite les euphémismes indus.

Cependant l’utilisation d’une traduction semi-littérale ou dynamique peut être utile, notamment lorsqu’on communique avec quelqu’un qui n’a pas une bonne compréhension de l’ensemble de la Bible (un incroyant, un jeune chrétien…) et n’a pas le temps pour de longues explications. Par exemple une traduction comme la Segond 1910 ou la Semeur utiliseront le mot ressusciter quand la NBS reproduira le terme présent dans le texte original : réveiller, qu’on comprend comme ressusciter à la lumière du contexte, comme dans Romains 8:11 (“qui a réveillé Jésus d’entre les morts”).

Les écarts du Texte Reçu

Retrouvez cette section ici : [En bref] Écarts du Texte Reçu

Comme mentionné avant, le Texte Reçu se base sur des manuscrits tardifs comportant des écarts avec les manuscrits plus proche du texte original.

A titre d’exemple, voici quelques écarts avec le Texte Minoritaire :

  • En rouge, ce qui a été ajouté dans le Texte Reçu.
  • En bleu, ce qui a été retiré dans le Texte Reçu.
Référence       Écarts avec le texte original
Matthieu 5:44 Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent.
Matthieu 6:4 Afin que ton aumône se fasse en secret ; et ton Père qui te voit dans le secret, te le rendra publiquement.
Matthieu 9:13 Car ne ne suis pas venu appeler des justes à la repentance mais des pécheurs.
Marc 16:9-20 Le passage n’est pas présent dans les manuscrits les plus anciens et il y a “une rupture évidente de style et de vocabulaire avec le reste du livre”
Ephésiens 5:9 Car le fruit de l’Esprit la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité
Actes 8:37 Philippe dit : si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. (Le verset 37 n’est pas présent dans les manuscrits les plus anciens.)
Romains 8:1 Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent, non selon la chair, mais selon l’esprit.
1 Jean 5:7-8 Car il y en a trois dans le ciel qui rendent témoignage : Le Père, la Parole, et le Saint-Esprit ; et ces trois-là ne sont qu’un. Il y en a aussi trois qui rendent témoignage sur la terre, à savoir l’Esprit, l’eau, et le sang, et ces trois-là se rapportent à un.
Jude 1:25 A Dieu seul, sage et notre Sauveur, par Jésus-Christ, notre Seigneur, soient gloire, majesté, pouvoir et autorité dès avant tous les temps, maintenant et pour tous les temps ! Amen !
Appocalypse 22:19 Et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part du livre de vie de l’arbre de la vie et de la ville sainte décrits dans ce livre.

La critique textuelle

La critique textuelle est l’opération visant à reconstituer, d’après les témoins subsistants, l’original d’un texte.11 Dans une perspective théologique, il s’agit plus spécifiquement de rechercher ce que contenaient réellement les autographes, c’est-à-dire le texte original de la Bible.

Il faut cependant être conscient que la notion de texte original ne rend pas compte de la complexité réelle.

En effet, certains livres comme le Pentateuque (les cinq premiers livres de la Bible) ou les évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) ont été écrits en plusieurs fois et par plusieurs auteurs (différents de ceux attribués par la tradition).12 13 14 15

D’autres livres ou passages existent sous plusieurs formes dans les manuscrits dont on dispose. Par exemple le livre de Jérémie existe sous une forme courte et une forme longue. De plus certains passages sont de Jérémie (les oracles des chapitres 2-6, 21-22 et 37-43) alors que d’autres ont été écrits pas Baruch ben Neria (un disciple de Jérémie) ou sont issus de plusieurs incorporations de la tradition orale jusqu’au deuxième siècle avant notre ère.16

La critique textuelle est donc une science ardue et accessible uniquement aux spécialistes des textes et langues anciennes, tels qu’on en trouve dans les commités de traduction de nos Bibles.

Mais Timothée Minard propose12 quelques précautions d’usage accessibles à tous :

  1. Vérifier que les versets étudiés sont bien présents dans le texte original. Pour cela on peut consulter des traductions basées sur des corpus de textes fiables (cf. Choisir une traduction de la Bible) et consulter les notes de traductions (NBS ou Segond 21 avec références). Les passages absents des manuscrits les plus fiables sont absents ou entre crochets dans ces versions (par exemple Jean 5:4, Actes 8:37, Marc 16:9-20, Jean 7:53-8:11, etc.).

  2. Vérifier que les versets étudiés ne contiennent pas de difficulté majeure de critique textuelle. Pour certains passages de la Bible, la reconstitution du texte original pose des difficultés importantes, de telle sorte que les spécialistes hésitent fortement entre plusieurs variantes que l’on retrouve dans les manuscrits anciens. Les bibles d’étude récentes proposent une note lorsque la reconstitution du texte original est incertaine.

  3. Éviter de fonder une doctrine ou une recommandation sur un passage qui n’est probablement pas dans le texte original. Cependant même si on retirait tous les passages problématiques de la Bible, aucun point central de la foi chrétienne ne serait remis en question.

  4. Faire preuve d’honnêteté et de signaler les difficultés.

Attention au mauvais usage de la Concordance Strong

La Concordance Strong17 est une concordance biblique de 1890, un index de chaque mot dans la version King James (KJV), accompagnée de lexiques hébreu et grec, construite sous la direction de James Strong, professeur de théologie exégétique au Drew Theological Seminary.

Beaucoup de chrétiens utilisent la concordance Strong, mais son usage sans précautions produit souvent une interprétation des textes erronée, voire dangereuse.18

Le premier problème est que la concordance Strong est basée sur le texte ayant servi de base à la traduction King James de la Bible (une variante du Texte Reçu), qui contient parfois des écarts importants avec des manuscrits plus fiables10.

Le deuxième problème est que pour ses lexiques, Strong s’est principalement basé sur les hypothèses de traductions de la King James et des lexiques grecs et hébreux de l’époque (notamment de Liddell & Scott ou Thayer pour le grec, et Brown, Driver, & Briggs pour l’hébreu) qui contiennent plusieurs erreurs.

En effet les traducteurs connaissaient le grec classique mais pas le grec Koinè19 20 (la langue commune de l’époque dans laquelle est écrit le Nouveau Testament), et maitrisaient l’hébreu mishnaïque mais pas l’hébreu biblique21 (un ensemble de dialectes plutôt qu’une langue unique, dans lesquels a été écrit l’Ancien Testament).

Le deuxième problème est l’absence de contextualisation du lexique. L’hébreu biblique a un vocabulaire bien plus restreint que l’hébreu mishnaïque22 23 (lui-même en ayant un bien plus restreint que l’hébreu moderne23). Et, comme la plupart des langues sémitiques, il possède une très forte polysémie jusque dans ses racines mêmes24.

Par exemple le mot “פָּרַץ” (parats) possède deux racines24, dissoudre et croitre, et peut signifier aussi bien étendre, accroître, riche ou fertile que frapper, disperser, châtier, détruire ou ravager.

Il faut donc toujours se baser sur le contexte pour comprendre un mot.

Et comme l’indique Timothée Minard25 :

Il y a aussi le cas où, commentant un verset biblique, on va s’arrêter sur un mot grec ou hébreu et citer tous les sens possibles de ce mot que l’on a trouvés dans le dictionnaire. On oublie qu’un mot dans le contexte d’une phrase n’a généralement qu’un seul sens (celui déterminé par le contexte de la phrase).

Le fait que le lexique Strong soit facilement utilisable par quelqu’un qui n’a pas étudié le grec ou l’hébreu a probablement pour effet qu’il est plus souvent mal utilisé. Mais on observe aussi ce genre d’erreurs chez ceux qui ont suivi quelques cours de grec ou d’hébreu et qui utilisent d’autres lexiques.

Alors comment utiliser la concordance Strong ?

Voici ce qu’en dit Guillaume Bourin18 26 :

La concordance Strong peut être efficacement utilisée en tant qu’index des occurrences d’un terme original dans les textes bibliques (mais cela sera limité aux manuscrits utilisés par la King James, et vos Bibles modernes se limitent rarement à ceux-ci). Il s’agit d’un excellent outil pour identifier d’autres occurrences d’un même terme en utilisant son numéro (car cela ne nécessite pas que vous soyez capables de lire la langue originale). C’est donc une concordance des termes originaux accessibles à ceux qui ne peuvent pas lire ces langues.

Les annotations offertes par la concordance Strong sont très limitées et doivent être considérées avec beaucoup de précautions. Elles peuvent cependant être utiles pour offrir une compréhension générale d’un terme original donné. En revanche, elles ne peuvent en aucun cas être utilisées comme source unique pour justifier la signification ou la définition du mot dans un contexte textuel spécifique.

Je préfère nettement les bibles à parallèles ou les chaînes thématiques, beaucoup plus pertinentes.

Quelques exemples de passages au sens tordu

Je prends ici quelques exemples de passages dont le sens a été tordu, et que j’ai plusieurs fois entendu.

En sortant de la secte Kwasizabantu, où les interprétations instrumentalisées sont la norme, savoir rectifier ce genre d’erreur est d’une importance capitale pour moi et, je l’espère, pour tous ceux qui ont quitté KSB.

J’analyserai 2 Corinthiens 3:6 et Matthieu 7:1 en détails, et les autres versets bien plus brièvement.

La lettre tue, mais l’Esprit vivifie (2 Corinthiens 3:6)

Ce premier passage est d’une grande importance car l’interprétation erronée qui en est faite est en rapport direct avec le sujet de cet article.

L’interprétation erronée

En 2 Corinthiens 3:6 on lit “la lettre tue, mais l’Esprit vivifie” (Segond 1910). L’interprétation que j’ai le plus souvent entendue est le rejet de l’étude et de la théologie. Une certaine dame, s’opposant à Pascal Denault sur ce point, l’exprime ainsi27 :

L’église n’a pas besoin d’un enseignement doctrinal. Cette approche de la part d’un pasteur est stérile, voir même mortelle, puisque la lettre tue et que la lettre est l’enseignement théologique. En effet, en théologie on étudie la lettre, la litérature biblique. La lettre c’est la théologie et l’étude doctrinale.

Un bon pasteur devrait au contraire se laisser diriger par l’Esprit et peut-être même recevoir des révélations du Saint-Esprit. C’est cela qui sera bénéfique, qui vivifie l’église et apporte la vie.

Ou comme l’a dit Witness Lee28, disciple de Watchman Nee, dans son commentaire sur ce verset :

Souvent, lorsqu’on essaie d’étudier la Bible, on devient stérile parce qu’on reçoit beaucoup de connaissances doctrinales sans vie. Nous devons étudier et lire la Bible en prière, en exerçant notre esprit. La lecture intellectuelle tue, mais la lecture en prière donne la vie. Plus on lit la Bible en prière, plus on a le sentiment profond que quelque chose coule, vivifie, ravive, éclaire et fortifie.

Plus on lit la Parole dans la prière, plus on est vivifié. Lorsque vous lisez la Parole mentalement, vous êtes mortifiés, mais lorsque vous lisez la Parole en priant, vous êtes vivifiés. Être vivifié ou mortifié dépend de la façon dont vous lisez la Bible.

Nous avons besoin de plus de vie, pas de plus de connaissances. Nous devons être de plus en plus vivifiés. L’Esprit n’est pas l’Esprit de doctrine mais l’Esprit de réalité. Plus nous contactons l’Esprit, plus nous sommes vivifiés.

Il déclare aussi dans le même livre28 :

Paul a dit que la lettre tue mais que l’Esprit donne la vie. Cela signifie que l’Esprit nous donne intérieurement la vie jour après jour. Nous devons toujours revenir à notre esprit parce que c’est dans notre esprit que nous ressentons et expérimentons la transmission de la vie. Cela nous fait revivre et nous fait vivre. Si nous prêtons attention à la lettre de la Bible, nous serons tués. Nous n’avons pas besoin de la régulation de la lettre, parce que nous avons la régulation de l’Esprit en nous.

Ainsi, dans ces conceptions, la lettre designe l’intellectuel, l’étude, la théologie, par opposition à l’esprit, qui serait la prière, une inspiration personnelle, une expérience particulière.

Petite parenthèse sur Watchman Nee et ses disciples

L’enseignement de Watchman Nee et ses disciples, très populaire dans les milieux évangéliques et qui présente une approche mystique de la vie chrétienne, affirme des hérésies telles que :

  • Watchman Nee est un “don unique pour l’Église de Christ” et lui et ses disciples recevaient des révélations extra-bibliques directement de Dieu 29 30
  • La déification du croyant qui, tout comme Christ, serait à la fois humain et divin31
  • La négation de la trinité31 32

Ils s’opposent également à toute dénomination, affirmant que le simple fait de se dire protestant est une “fornication spirituelle” et revient à rejeter la parole de Dieu.29

Ils affirment également qu’aujourd’hui connaitre Dieu n’est plus suffisant et qu’il faut être membre des “églises locales” (le nom des églises fondées par Watchman Nee) car les autres églises n’ont pas une révélation suffisante.30

Plus de 70 pasteurs et théologiens de différentes dénominations protestantes ont écrit une lettre ouverte33 dénonçant les enseignements non-bibliques de Watchman Nee, Witness Lee et de Living Stream Ministry.

Leurs enseignements sur l’interprétation “spirituelle” de la Bible sont donc à considérer avec la plus grande prudence.

Comme le résume Sam Storms34 à propos de ceux qui abordent la Bible de cette manière, et qu’il désigne sous le nom de mystiques :

Les mystiques ont tendance à interpréter les Écritures de manière allégorique. Ils ont ainsi souvent été donnés à des idées fantaisistes sur le sens et l’application de la Parole.

L’accent mystique sur la relation amoureuse entre Dieu et l’homme peut souvent conduire à négliger la sainteté divine. Il est également possible, dans la quête mystique de l’intimité avec Dieu, de surestimer le fruit subjectif à l’exclusion du fondement objectif.

Il est possible, dans la quête mystique de la révélation visionnaire, d’accorder l’autorité religieuse à son expérience plutôt qu’à l’Écriture seule. Nous ne devons jamais oublier que toute expérience doit être interprétée. Tous les états d’esprit et émotions subjectifs doivent être mis sous le projecteur des principes objectifs de la Parole écrite de Dieu. Le mysticisme a conduit certains à conclure qu’en raison des profondeurs d’intimité qu’ils éprouvent avec Dieu, la révélation objective n’est plus essentielle.

Il est possible, dans la quête du mystique d’intimité avec Dieu, de perdre de vue la distinction entre Créateur et créature. C’est peut-être la plus grande erreur parmi les mystiques. Quelques-uns des mystiques ont mis l’accent sur “l’unité” ou “l’union” avec Dieu à un point tel qu’ils brouillaient la distinction fondamentale entre l’homme et Dieu. Dans notre désir de nous rapprocher de Dieu, nous ne devons jamais perdre de vue qu’il est Dieu et nous ne le sommes pas!

De nombreux mystiques ont tendance à dénigrer le rôle de l’intellect dans la croissance spirituelle et l’amour pour Dieu. C’est-à-dire que l’anti-intellectualisme est une caractéristique commune à de nombreuses variétés de mysticisme. Une indication de cette tendance est lorsque les mystiques abandonnent la discipline de l’étude des Écritures au profit de la contemplation et de l’illumination. C’est souvent le résultat de leur suspicion tacite et de leur méfiance à l’égard de l’intellect ainsi que de leur tendance à valoriser l’expérience par rapport à la raison.

Enfin, le but ultime du mystique d’union avec Dieu et la vision béatifique devient souvent la récompense de l’effort humain plutôt que le don de la grâce divine.

Comment comprendre ce verset ?

Commençons déjà par lire le verset dans son intégralité :

C’est lui aussi qui nous a rendus capables d’être ministres d’une alliance nouvelle, non pas de la lettre, mais de l’Esprit ; car la lettre tue, mais l’Esprit fait vivre.

— 2 Corinthiens 3:6 (NBS)

Tout de suite on remarque que Paul n’oppose pas deux manières de lire la Bible mais deux alliances : l’ancienne alliance (celle de la loi, la lettre) et la nouvelle alliance (celle de la grâce, l’Esprit). On retrouve cette distinctions par exemple en Galates 3:15-18, 4:21-27 ou Hébreux 7:22, 8:6-13.

Ensuite lisons les deux verset suivants :

Or si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres, s’est trouvé entouré de gloire, au point que les Israélites ne pouvaient pas fixer le visage de Moïse, à cause de la gloire, pourtant passagère, de son visage, comment le ministère de l’Esprit ne le sera-t-il pas à plus forte raison ?

— 2 Corinthiens 3:7-8 (NBS)

Ces versets explicitent clairement que la lettre désigne la loi de Moïse, par opposition à l’œuvre de Christ.

On le voit encore au verset 14 :

En effet, jusqu’à ce jour, quand ils font la lecture publique de l’ancienne alliance, le même voile demeure ; il n’est pas enlevé, parce qu’il ne disparaît que dans le Christ.

— 2 Corinthiens 3:14 (NBS)

Et cette interprétation est confirmée par la lecture de l’épitre aux Romains, notamment de ces passages :

Mais maintenant, nous sommes dégagés de la loi, car nous sommes morts à ce qui nous tenait captifs, de sorte que si nous sommes esclaves, ce n’est plus sous le régime ancien de la lettre, mais sous le régime nouveau de l’Esprit.

— Romains 7:6 (NBS)

Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l’Esprit de la vie en Jésus-Christ t’a libéré de la loi du péché et de la mort. Car – chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force – Dieu, en envoyant son propre Fils dans une condition semblable à la chair du péché, en rapport avec le péché, a condamné le péché dans la chair, pour que la justice requise par la loi soit accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit. En effet, ceux qui sont sous l’emprise de la chair s’accordent aux tendances de la chair, tandis que ceux qui sont sous l’emprise de l’Esprit s’accordent aux tendances de l’Esprit. Or la chair tend à la mort ; l’Esprit, lui, tend à la vie et à la paix.

— Romains 8:1-6 (NBS)

Ainsi que dans celle aux Galates :

Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous – car il est écrit : Maudit soit quiconque est pendu au bois – afin que, pour les non-Juifs, la bénédiction d’Abraham soit en Jésus-Christ et que, par la foi, nous recevions l’Esprit promis.

— Galates 3:13-14 (NBS)

Finalement, que pouvons-nous tirer de ce verset ?

Comme dans tous ses écrits, Paul défend le véritable message de l’Évangile, le salut par grâce au moyen de la foi seule. Mais comme partout et à toutes les époques, de faux enseignants veulent ajouter quelque chose à l’œuvre de Christ. Ici Paul réaffirme que la loi, l’ancienne alliance donne la mort et que le salut, la vie ne s’obtient que par la foi en Christ.

L’avis des commentateurs

Que disent les principaux commentateurs ?

Jean Chrysostome a écrit35 :

Par lettre, il signifie ici la loi qui punit ceux qui transgressent ; mais par esprit, la grâce qui, par le baptême, donne la vie à ceux qui, par leurs péchés, sont morts.

Murray J. Harrys écrit36 :

Il est clair que Paul insiste sur la supériorité de la nouvelle alliance sur l’ancienne.

L’antithèse ne doit pas être considérée comme un axiome herméneutique - qu’une interprétation spirituelle de l’Écriture doit être préférée à la signification littérale.

La “lettre” était un métonyme de “l’ancienne alliance”.

Matthew Henry écrit37 :

La lettre tue: la lettre de la loi est le ministère de la mort; et si nous ne nous reposons que dans la lettre de l’Évangile, nous n’en serons pas mieux ainsi : mais le Saint-Esprit donne la vie spirituelle et la vie éternelle.

La dispensation de l’Ancien Testament était le ministère de la mort, mais le Nouveau Testament de la vie. La loi a fait connaître le péché, la colère et la malédiction de Dieu ; elle nous a montré un Dieu au-dessus de nous et un Dieu contre nous ; mais l’évangile fait connaître la grâce, et Emmanuel, Dieu avec nous.

C’est là que la justice de Dieu par la foi est révélée; et cela nous montre que le juste vivra de sa foi; cela fait connaître la grâce et la miséricorde de Dieu par Jésus-Christ, pour obtenir le pardon des péchés et la vie éternelle.

L’Évangile dépasse tellement la loi en gloire, qu’il éclipse la gloire de la dispense légale. Mais même le Nouveau Testament sera une lettre mortelle, s’il est montré comme un simple système ou une forme, et sans dépendance à Dieu pour lui donner un pouvoir vivifiant.

Jean Calvin a écrit38 :

Il ne fait aucun doute que par la lettre, Paul voulait dire l’Ancien Testament, comme par le mot Esprit, il signifie l’Évangile ; car, quand il se dit ministre de la nouvelle alliance, il ajoute aussi immédiatement qu’il est ministre de l’Esprit; et c’est à cet égard qu’il oppose la lettre à l’Esprit.

Et encore, à propos de l’interprétation erronée :

Cette invention est devenue une vérité bien établie : que la lettre signifie le sens littéral et cet Esprit signifie le sens allégorique, qui est communément appelé le spirituel. Ainsi, à travers les siècles, il a été communément accepté et transmis qu’ici Paul nous a fourni une clé pour l’interprétation allégorique de l’Écriture.

Car la lettre tue. D’abord Origène, puis d’autres, ont déformé gravement cette phrase, pour lui donner un sens corrompu ; et ainsi a surgi l’erreur la plus pernicieuse selon laquelle l’étude de l’Écriture serait non seulement inutile, mais même nuisible, à moins qu’elle ne soit transformée en allégories élaborées. Cette erreur a permis de corrompre le vrai sens de l’Écriture. Ainsi, beaucoup parmi les anciens ont joué avec la Parole sacrée de Dieu, comme avec une balle que l’on envoie d’ici et de là. C’est ainsi que nombreux sont ceux qui sombrent dans l’hérésie, puisqu’il n’y a plus ainsi de folie si absurde ou si grande qui ne puisse être pratiquée.

Warren W. Wiersbe écrit39 :

Au verset 6, la lettre fait référence à l’ancienne alliance, tandis que l’Esprit se réfère au message de grâce de la nouvelle alliance. Paul ne contrastait pas deux approches de la Bible, à savoir une interprétation littérale et une interprétation spirituelle. Il rappelait à ses lecteurs que la loi de l’ancienne alliance n’avait pas le pouvoir de donner la vie et que son ministère était celui de la mort (voir Galates 3.21-22).

Un ministère légaliste engendre la mort. Les prédicateurs spécialisés dans les règles et les jugements maintiennent leur communauté sous un sombre nuage de culpabilité, lui ôtant toute joie, toute puissance et tout témoignage efficace pour le Christ. Les chrétiens qui se mesurent constamment aux autres, en comparant leurs “résultats” et en se concurrençant, ne tardent pas à découvrir qu’ils s’appuient sur la chair et non sur la puissance de l’Esprit. Aucune règle n’a jamais pu transformer la vie d’un individu, pas même les dix commandements. Seule la grâce de Dieu, dirigée par son Esprit, peut transformer des pécheurs perdus en lettres vivantes qui glorifient Jésus-Christ.

Ne jugez pas, afin de ne pas être jugés (Matthieu 7:1)

Mon analyse peut être lue dans cet article dédié : Un chrétien peut-il juger ?, notamment la partie Une exégèse de Matthieu 7:1.

Je connais les projets que je forme pour vous, projets de paix et non de malheur (Jérémie 29:11)

Interprétation erronée : promesse de bonheur, de succès ou de réussite, à court terme, pour notre vie

Interprétation biblique : promesse de fidélité, à long terme

On en apprend sur le contexte en lisant le chapitre précédent, où Jérémie prononce un jugement sur le faux prophète Hanania. Ce dernier avait dit au peuple que Dieu le libèrerait de Babylone et le ferait rentrer chez lui dans les deux ans. Son message était attrayant pour les hébreux mais était faux. Dieu a donc condamné Hanania à mourir (Jérémie 28: 15-17).

Au lieu de cela, Jérémie annonce au peuple qu’il vivra en exil à Babylone pendant encore 70 ans. Il annonce donc aux destinataires de la lettre la terrible nouvelle que la plupart d’entre eux mourront loin de Jérusalem.

Tout celà se comprend bien en lisant les versets précédant et suivant Jérémie 29:11 :

Car ainsi parle le Seigneur des Armées, le Dieu d’Israël : Ne vous laissez pas tromper par vos prophètes, ceux qui sont parmi vous, ni par vos devins ; ne prêtez pas attention aux rêves que vous faites ! Car c’est mensongèrement qu’ils vous parlent en prophètes en mon nom. Je ne les ai pas envoyés – déclaration du Seigneur .

Mais ainsi parle le Seigneur : Dès que soixante-dix ans seront écoulés pour Babylone, j’interviendrai pour vous et je réaliserai à votre égard ma bonne parole en vous ramenant en ce lieu. Je connais, moi, les plans que je prépare à votre intention – déclaration du Seigneur – non pas des plans de malheur, mais des plans de paix, afin de vous donner un avenir et un espoir.

Alors, vous m’invoquerez, et vous pourrez partir ; vous me prierez, et je vous entendrai. Vous me rechercherez et vous me trouverez, car vous me chercherez de tout votre cœur. Je me laisserai trouver par vous – déclaration du Seigneur – et je rétablirai votre situation ; je vous rassemblerai de toutes les nations et de tous les lieux où je vous ai bannis, – déclaration du Seigneur – et je vous ramènerai en ce lieu d’où je vous ai exilés. ‘

— Jérémie 29:8-14 (NBS)

En complément, voici le commentaire que fait Francis Chan40 :

Le contexte historique d’un passage permet souvent d’éclairer le sens du passage. Il faudra parfois consulter des ressources extérieures, comme une Bible d’étude, un dictionnaire biblique ou un commentaire. Mais bien souvent, les indications historiques se trouvent dans la Bible elle-même. L’Ancien Testament, par exemple, est truffé de récits historiques détaillés. Le Nouveau Testament, lui, fournit un nombre considérable de données historiques, tout particulièrement dans les Évangiles et le livre des Actes.

Prenons un exemple. Entrez dans n’importe quelle librairie chrétienne et vous trouverez toutes sortes de bibelots sur lesquels est inscrit le verset de Jérémie 29.11 : En effet, moi, je connais les projets que je forme pour vous, déclare l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. Les gens aiment ce verset parce qu’ils l’interprètent comme si Dieu promettait de nous garder de tout mal et de nous bénir. Mais Jérémie avait-il réellement cette intention ?

Regardons le contexte historique : Jérémie écrivait aux Juifs exilés à Babylone. Ils avaient été déportés en captivité à cause de leur manque de fidélité envers Dieu. Jérémie leur a annoncé qu’ils passeraient 70 années en captivité et qu’ils devaient donc s’installer dans le pays et chercher à bénir Babylone pendant qu’ils s’y trouvaient. Puis vient Jérémie 29.11. Dieu a promis qu’il avait effectivement un plan pour son peuple et qu’il le restaurerait dans le pays d’Israël quand les jours d’exil seraient écoulés.

Le contexte historique révèle que Jérémie 29.11 n’est pas une sorte de chèque en blanc du Seigneur. Dieu ne nous promet pas, dans ce texte, que rien de mal ne nous arrivera à nous aujourd’hui. Nous avons beaucoup à apprendre de la manière dont Dieu s’est occupé d’Israël pendant leurs années d’exil et de châtiment. Nous pouvons même constater la compassion de Dieu dans cette histoire et ainsi acquérir l’assurance que ce même Dieu compatissant prendra soin de nous aujourd’hui. Mais partir du principe que ces paroles pourraient s’appliquer directement à chaque circonstance de ma vie aujourd’hui, comme une promesse de prospérité, c’est tordre les Écritures. Le contexte historique n’influence pas toujours la signification d’un passage, mais nous devons toujours prendre en considération les destinataires des auteurs bibliques, ainsi que les raisons qui ont poussé à la rédaction du message.

Pour en savoir plus, regardez la prédication de Guillaume Bourin à ce sujet :

Je peux tout par celui qui me fortifie (Philippiens 4:13)

Interprétation erronée : celui qui croit en Jésus peut surmonter tous les obstacles de la vie et réussir tout ce qu’il entreprend

Interprétation biblique : celui qui croit en Jésus peut se contenter de toute condition et endurer toute persécution

Paul écrit ce verset alors qu’il est prisonnier et attend son jugement et sa potentielle exécution. Il écrit aux Philippiens qu’ils doivent puiser leur force en Christ face à l’adversité.

Je ne dis pas cela en raison d’un manque ; moi, en effet, j’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve. Je sais vivre humblement comme je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout, j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans le manque. Je peux tout en celui qui me rend puissant.

— Philippiens 4:11-13 (NBS)

Comme l’explique le commentaire de la Bible de Neuchâtel41 :

Par ces der­niers mots, qui in­diquent si bien la plé­ni­tude de la grâce dont Dieu peut com­bler un pauvre pé­cheur, Paul se hâte de don­ner à Celui qui le fortifie toute la gloire de cette dif­fi­cile science du conten­te­ment d’es­prit, même au sein des pri­va­tions.

Que chacun soit soumis aux autorités établies ; car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été instituées par Dieu (Romains 13:1)

Interprétation erronée : les Chrétiens doivent obéir en toute chose aux autorités

Interprétation biblique : les Chrétiens doivent êtres soumis aux autorités en général, ne pas se faire justice eux-mêmes et ne pas utiliser leur foi comme une excuse pour désobéir aux lois

Ce verset a été instrumentalisé par des chrétiens au cours de l’histoire par exemple pour exiger le maintien de l’esclavage aux États-Unis42 ou justifier la ségragation raciale en Afrique-du-Sud.43

Lisons ce verset dans son contexte :

Que chacun soit soumis aux autorités établies ; car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été instituées par Dieu. C’est pourquoi celui qui résiste à l’autorité s’oppose à l’ordre de Dieu ; ceux qui s’opposent attireront un jugement sur eux-mêmes. Les chefs, en effet, ne sont pas à craindre quand on fait le bien, mais quand on fait le mal. Veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais le bien, et tu auras son approbation, car elle est au service de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains, car ce n’est pas pour rien qu’elle porte l’épée : elle est en effet au service de Dieu pour faire justice, pour la colère, contre celui qui pratique le mal. C’est pourquoi il est nécessaire d’être soumis – non seulement à cause de la colère, mais encore par motif de conscience. C’est aussi pour cela que vous payez des impôts. Car les gouvernants sont attachés au service de Dieu pour cette fonction même. Rendez à chacun ce qui lui est dû – l’impôt à qui vous devez l’impôt, la taxe à qui vous devez la taxe, la crainte à qui vous devez la crainte, l’honneur à qui vous devez l’honneur.

— Romains 13:1-7 (NBS)

Ces versets indiquent que le chrétien ne doit pas utiliser la liberté conférée par sa foi comme une excuse pour ne pas obéir, pour ne pas payer l’impôt, etc. Dans le contexte plus large de l’épitre, notamment du chapitre 12, on voit que ce passage s’inscrit dans une exhortation à s’en remettre aux autorités civiles pour la justice (“ne vous faites pas justice vous-mêmes”) et, en particulier pour les chrétiens d’origine juive vivant à Rome, à ne pas chercher à renverser le gouvernement laïque pour instaurer un gouvernement religieux chrétien.

Comme le dit Thomas d’Aquin44 :

L’ordre d’autorité vient de Dieu, comme le dit l’apôtre dans Romains 13: 1-7. Pour cette raison, le devoir d’obéissance est, pour le chrétien, une conséquence de cette dérivation de l’autorité de Dieu, et cesse quand cela cesse.

L’autorité peut ne pas venir de Dieu pour deux raisons : soit à cause de la manière dont l’autorité a été obtenue, soit à cause de l’usage qui en est fait.

Jean Calvin donne des explications détaillées dans l’Institution de la religion chrétienne45 et dans son commentaire sur l’épitre aux Romains38, dont voici des extraits :

Ce qui est affirmé c’est que le droit à gouverner est ordonné de Dieu pour le bien commun.

Tous les pouvoirs ont été ordonnés par Dieu, y compris non seulement le roi mais aussi tous les magistrats inférieurs. Ces fonctionnaires de rang inférieur devaient résister aux rois lorsqu’ils tyrannisaient et insultent les plus humbles du peuple. La Bible appelle à résister à l’obéissance servile aux désirs dépravés d’une autorité légalement constituée.

C’est cette affirmation de Calvin que le théologien Wayne Grudem reformule selon ses termes46 :

Il est moralement juste pour un fonctionnaire inférieur de protéger les citoyens dont il a la garde contre un fonctionnaire supérieur qui commet des crimes contre ces citoyens.

Et le commentateur Steve Scott ajoute47 :

Romains 13 souffre d’une division de chapitre artificielle mal placée [rappelons que les chapitres et versets n’existent pas dans les textes originaux] qui, si elle est lue à partir de Romains 13:1, déforme le vrai sens du contexte général découlant du chapitre 12.

Le contexte général dit que si quelqu’un commet un mal contre vous, vous ne vous vengerez pas, mais permettrez au magistrat civil de punir le malfaiteur. Si vous commencez à lire en Romains 13:1, il semble que le texte justifie un gouvernement autoritaire et exige que nous obéissions à toutes les lois. Mais pris dans le contexte global, le chapitre 13 nous dit en fait que si nous commettons le mal, alors nous devons nous soumettre à la punition qui nous est donnée. Il s’agit beaucoup moins d’obéir au gouvernement et de lui être fidèle que d’accepter la justice lorsque nous faisons le mal.

Pour en savoir plus, écoutez l’émission de Raymond Perron sur le sujet.

Comment connaitre la volonté de Dieu ?

Maintenant que nous avons vu le comment de la vérité biblique, qu’en est-il de la volonté de Dieu ? En réalité, la réponse est simple.

Les fausses bonnes méthodes

Chaque jour, nous prenons des décisions sans même nous en rendre compte. Mais pour celles que nous estimons plus importantes, nous nous demandons: “Quelle est la volonté de Dieu ?” Dans son livre Suis-moi48, le pasteur David Platt relève quelques fausses bonnes méthodes :

  1. La méthode du doigt au hasard : fermez les yeux, ouvrez votre Bible au hasard et mettez le doigt sur un verset; puis ouvrez les yeux et découvrez les projets que Dieu a pour vous.

  2. La méthode des coïncidences frappantes : cherchez des coïncidences curieuses, surgies de nulle part, pour vous dire ce que vous devriez faire.

  3. La méthode de la toison : priez et demandez à Dieu de faire quelque chose de “difficile” pour prouver que c’est bien sa volonté.

  4. La méthode de la paix intérieure : attendre de Dieu qu’il nous donne une paix intérieure, ou nous “parle” d’une voix douce à l’intérieur de nous.

  5. La méthode de la porte ouverte (ou fermée) : voir les opportunités ou les blocages comme un “oui” ou un “non” de Dieu.

De celles-ci, les méthodes de la paix intérieure et de la porte ouverte sont les plus répandues chez les chrétiens. Et comme le dit Guillaume Bourin49 : ce qu’on prend pour la voix de Dieu n’est souvent que notre propre voix et on peut rapidement se leurrer.

Les volontés de Dieu

Lorsqu’on parle de volonté de Dieu, on peut parler de trois choses distinctes :

  • La volonté souveraine de Dieu : tout arrive car Dieu l’a permis
  • La volonté morale de Dieu : le désir de Dieu, ses préceptes
  • La volonté spécifique de Dieu : les choix que Dieu veut que nous fassions spécifiquement (qui épouser, où étudier, etc.)

Or la volonté spécifique de Dieu n’a aucun fondement biblique.50

La méthode biblique

Comme le résume John Piper51 :

La Bible ne nous dit pas quelle personne épouser, ni quelle voiture conduire, ni si nous devons devenir propriétaire d’une maison ou non, ni où prendre nos vacances, ni quel forfait téléphonique choisir, ni quelle marque de jus d’orange nous pouvons boire. Elle ne donne pas de réponse spécifique à tous les choix que nous devons faire.

Il est nécessaire que notre intelligence soit renouvelée, afin qu’elle soit formée et gouvernée par la volonté de Dieu révélée dans la Bible, afin que nous puissions voir et évaluer chaque facteur pertinent avec l’esprit de Christ, et discerner ce que Dieu nous appelle à faire. C’est très différent de nos efforts pour chercher constamment à entendre la voix de Dieu afin de faire nos choix. Les personnes qui s’attendent constamment à entendre une voix conduire leur vie ne sont pas en accord avec Romains 12:2.

Il y a un monde de différence entre prier et travailler à une intelligence renouvelée qui discerne comment appliquer la Parole de Dieu, d’un côté, et l’habitude de demander à Dieu une nouvelle révélation de ce que vous devez faire. La divination ne demande pas de transformation de votre part, ni sanctification, ni d’être libéré par la vérité de sa Parole révélée (Jean 8:32 ; 17:17). Trouver la volonté de Dieu est discerner l’application des Écritures dans les situations de la vie en utilisant notre intelligence renouvelée.

Il s’agit donc simplement de respecter la volonté morale de Dieu comme révélée dans sa Parole puis de jouir de notre liberté chrétienne en prenant nos propres décisions avec sagesse.52 53 54

Quelques ressources

C’est la fin de cet article, qui est loin d’être exhaustif. Pour en apprendre davantage, je vous conseille quelques ressources.

Pour débuter sur le sujet Comment savoir ce que dit la Bible

Pour approfondir le sujet Comment savoir ce que dit la Bible

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Pour approfondir le sujet Comment connaître la volonté de Dieu

Références

  1. Académie Française. (2005). Interpréter. Dans Dictionnaire de l’Académie Française (9e éd.). https://www.cnrtl.fr/definition/academie9/interpréter 

  2. Steinmetz, D. (2010). Calvin in Context (2e éd.). Oxford University Press. 

  3. Minard, T. (2019, 15 juin). Qu’est-ce que l’interprétation ? Bible & Co. http://timotheeminard.com/interpreter-bible-comment-1ere-partie-2/ 

  4. Varak, F. Introduction à l’interprétation de la Bible. (2018, 2 mars). [Vidéo]. Teachable. https://toutpoursagloire.teachable.com/p/hermeneutique  2

  5. Helm, D. (2017). La prédication textuelle. Marpent, France : BLF Éditions  2 3

  6. Beynon, N., & Sach, A. (2005). Creuser l’Écriture. Lyon, France : Éditions Clé  2

  7. Terry, M. S. (1890). Biblical Hermeneutics. Cincinnati, Ohio : Curts & Jennings 

  8. Sanders, M. (2015). Introduction à l’herméneutique biblique. Cherbourg, France : Édifac 

  9. Minard, T. (2019, 15 juin). Quelle(s) traduction(s) française(s) de la Bible faut-il préférer ? Bible & Co. http://timotheeminard.com/quelles-traductions-francaises-de-la-bible-faut-il-preferer/ 

  10. Minard, T. (2019a, juin 15). Le « Texte Majoritaire » et la question du texte original du Nouveau Testament. Bible & Co. http://timotheeminard.com/bible-selon-shora-kuetu-2-texte-majoritaire-question-du-texte-original-du-nouveau-testament/  2 3 4

  11. Wikipedia. (2020, 15 février). Critique textuelle. https://fr.wikipedia.org/wiki/Critique_textuelle 

  12. Minard, T. (2019, juin 15). La critique textuelle (pour les nuls). Bible & Co. http://timotheeminard.com/2eme-etape-la-critique-textuelle-pour-les-nuls/  2

  13. Doane, S. (s. d.). Qui a écrit les évangiles ? Inter Bible. Consulté 27 juin 2020, à l’adresse http://www.interbible.org/ouvrir/nouveau/medias_02/texte_02.html 

  14. Bird, M. F. (2019, 1 juin). Why Were the Gospels Written? Patheos. https://www.patheos.com/blogs/euangelion/2019/06/why-were-the-gospels-written/ 

  15. Bourin, G. (2018, 22 mai). Comment l’Ancien Testament a-t-il pris une forme écrite ? Le Bon Combat. http://leboncombat.fr/ancien-testament-forme-ecrite/ 

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  17. Strong, J. (1890). The exhaustive concordance of the Bible : showing every word of the text of the common English version of the canonical books, and every occurrence of each word in regular order ; together with A comparative concordance of the authorized and revised versions, including the American variations ; also brief dictionaries of the Hebrew and Greek words of the original, with references to English words. Eaton & Mains. https://archive.org/stream/exhaustiveconcor1890stro 

  18. Bourin, G. (2019, 31 décembre). Voici pourquoi vous devriez arrêter de vous servir du « lexique » Strong. Le Bon Combat. https://www.leboncombat.fr/arreter-lexique-strong/  2

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